Par Jean Escande
Pezons, avocat à Albi, député du tiers-état de la sénéchaussée de Castres aux Etats-Généraux. Il devint par la suite juge au tribunal criminel du département du Tarn, et fut nommé, en mars 1799, au Conseil des Anciens. En 1800 il est devenu juge au tribunal civil d'Albi, et il en exerçait encore les fonctions en 1806 (1).
« A Monsieur
Monsieur Pezons député
de la sénéchaussée de Castres à l'assemblée
nationale rue Coquilliére N° 8
A PARIS.
Castres 12 avril 1790.
Monsieur,
Je n'ai reçu que le 9 la lettre que vous m'avés fait l'honneur de m'écrire le 1er du courant.
Nous sommes réunis mes collègues et moi pour la formation et l’établissement du département du Tarn, depuis le huit, et nous travaillons sans relâche, j'espère que ce département sera un des premiers formé.
Quoique le décret de l'assemblée nationale du 29 du mois dernier n'ait pas encore été envoyé, nous avons, cependant, cru devoir nous y conformer, et avant de commencer nos opérations nous avons prétté le serment civique devant la Municipalité de cette ville.
Nous fesons partir, aujourdhui, toutes les lettres que nous écrivons au Communautés du département pour leur demander la liste des Citoyens actifs renfermés dans leur sein, et dès que nous aurons reçu les listes, nous travaillerons sans relâche à la formation des assemblées primaires, et par voye desuite à la formation de l'assemblée générale des électeurs, il est bien étonnant qu'il y ait une contradiction aussi frappante entre les lettres patentes sur les décrets de l'assemblée nationale sur la division du Royaume, et le procès verbal de démarcation des limites du département du Tarn, et j'ai été bien surpris de lire dans les unes le département du Tarn sera divisé l’assemblée de ce département se tiendra provisoirement à Castres, et pourra alterner entre Alby et Castres, et dans le procès-verbal l'assemblée de département sera convoquée à Castres et alternera entre Albi et Lavaur dans l'ordre que ces villes sont énoncées. Cependant il seroit bien essentiel que cette erreur fut bientôt corrigée, les esprits fermentent, la méfiance et l’aigreur s'en mêlent ; et ce n'est qu'avec de la paix, de la tranquilité, et une confiance mutuelle, que le département peut espérer de jouir des avantages que le décret semble lui promettre, je suis entièrement de votre avis sur ce que vous me dites relativement à l'organisation du pouvoir judiciaire, la refonte, générale, de ces lois n'est pas l'affaire d'un Jour.
Rien de nouveau içi, nous Jouissons toujours de beaucoup de tranquilité.
Je suis avec le plus sincere attachement,
Monsieur,
Votre très humble et très obéissant serviteur
Vanans ».
Note :
(1) : Gaxotte : « Le Département du Tarn ». Voir page 216.
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