Le comte de Villèle et son jardinier 1840

Par Jean Escande

 

 

 

Entre les soussignés M. le Comte de Villèle propriétaire du château et terre de Morville Basse canton de Caramam Haute-Garonne d'une part,

 

et Jean Cassagne, jardinier, arboriste et pépiniériste demeurant chés M. Jacques François Campmas propriétaire d'un jardin à la Grande Allée à Toulouse, chés lequel il est placé en ce moment, fesant tant pour lui que pour sa femme Anne Pourquier d'autre part,

 

A été convenu ce qui suit :

 

 

 

M. le Comte de Villèle prend à partir du premier Novembre prochain ledit Cassagne pour entretenir conjointement avec sa femme le parc, verger, massifs, pépinières, allées, arbres fruitiers et d'agrément, haies, clotures et toutes choses relatives à son état, dépendantes dudit parc, y compris les arbres fruitiers et les haies du jardin potager placé hors dudit parc ; ledit entretien consistant en tous les travaux de tout genre relatifs au bon état, à l'agrément et la bonne conduite de tout ce qui constitue ledit parc, en la plantation des pépinières nécessaires pour la renouveller, completter et entretenir, en la taille et émondage des arbres qui y sont ou doivent y être complantés, la semence, l'entretien et multiplication des fleurs et arbustes nécessaires à son ornement, leur culture et arrosement, le ratissage de toutes les allées et terrasses ou passages dudit parc et des entours du château, pour lequel exécuter plus régulièrement et promptement dans les cas nécessaires, M. le Comte de Villèle fournira audit Cassagne les outils nécessaires et un ratissoir à brancard attelé d'une mule ; ledit Cassagne et sa femme s'obligent en outre à donner leurs soins aux orangers et fleurs et autres plantes en vases soit pour les faire prospérer soit pour les multiplier selon les désirs du propriétaire ; enfin lesdits Cassagne mariés ne pourront se détourner en aucune manière et sans aucun prétexte des travaux ci-dessus détaillés qu'avec l'autorisation de M. le Comte de Villèle si ce n'est de la part de la femme Cassagne pour les soins indispensables de ses enfants et de son ménage.

 

M. le Comte de Villèle logera lesdits Cassagne dans le local dépendant de son établissement destiné à l'arboriste et gardien de son parc ; lesdits Cassagne seront autorisés par lui à réserver des tailles, émondage et cueille des bois morts des arbres à leur charge, ce qui sera nécessaire è leur chauffage ; il leur donnera pour se pourvoir de légumes le petit jardin destiné à cet effet à son prédécesseur; il leur laissera semer au petit lopin de lin et quelques fèves dans les champs pour leur consommation personnelle ; enfin il leur assure à titre de gages annuels la somme de quatre cent cinquante francs pour la première année et cinq cent pour la suivante s'il est satisfait de leur exactitude, de leur activité, de leurs soins et de leurs services. Ces gages leur seront payés à terme échu soit par mois soit par trimestre ainsi qu'ils le désirèrent ; ils n'auront rien à réclamer ou à retenir au-delà des concessions à eux faites dans le présent ; ils auront en outre la moitié du demi vin et vinade qui se faira chaque année sur les vendanges du domaine.

 

L'engagement réciproque ci-dessus existera chaque année entre les deux parties, du premier de Novembre au suivant, ainsi que l'obligation de s'en prévenir réciproquement avant la Saint Jean, lorsqu'elles voudront le faire cesser à la Toussaints suivante.

 

 

 

Fait double à Toulouse le quinze Mai 1840

 

 

 

Le Cte de Villèle

 

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