Collot Trompe La Mort - histoires de résistance dans le Tarn
Collot Trompe La Mort - histoires de résistance dans le Tarn
Faisant la claque au Casino de
Paris pour Mistinguett, plus jeune colon d’Afrique des années 20, chanteur lyrique, agent de renseignements pendant la Résistance, fondateur du journal « Castres Debout », Collot
nous livre ses souvenirs les plus insolites, comme si sa vie avait été une vaste farce. |
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Notre région connaissait quelques petits maquis, plus ou moins livrés à eux-mêmes. Serge Weissman, de Castres, appartenait à l'un d'eux. Un jour sans raison apparente, il quitta le maquis en voiture, avec deux camarades pour tenter une opération au quartier Drouot. Le quartier était occupé en particulier par des mongols qui obéissaient aveuglement aux ordres. L'arrivée des trois imprudents fut mal accueillie. Weissman partait en direction de la place Carnot au volant de la voiture, les autres allaient à pied en direction du Couvent Bleu, dont ils franchirent le mur. Weissman fut accroché et blessé Place Carnot devant la maison Cabrol, où une plaque rappelle le drame. J'étais présent au moment de l'intervention des Allemands; un mongol est venu vers moi la crosse en l'air prêt à frapper au moment où je me penchais vers le corps de Weissman qui ne paraissait pas trop atteint. Ils ont emporté Weissman au quartier. Le lendemain son corps était retrouvé dans un champ, à Mesturet en bordure de la Durenque, côté route de Toulouse. Lespinet m'avait appelé pour faire des photos.
(D'autre part, j'ai retrouvé dans les papiers que Collot m'a confiés, une page manuscrite dont je tairai le nom de l’auteur, qui semble être le brouillon d'une lettre répondant à un article de quelqu'un sur l'affaire Weissman ; certainement pas, en tout cas, un article de Collot, car celui-ci était à même de connaître les précisions sur le polochon "sur votre photo et qui vous étonne", puisqu'il avait lui-même assisté à l'autopsie du corps. Je donne ici textuellement cet autre récit de l'événement: "Je viens de lire votre article sur Serge Weissman. Je suis en mesure de vous préciser certains points de cet épisode de la guerre à Castres. Nous étions en colonie de vacances à Mesturet, propriété de Barral (collège castrais). Le directeur cette année-là, en 1944, était l'abbé Motte qui fut aumônier de l'Hôpital de Castres. Ce matin-là, le fils du métayer, Guy Azam, nous signale qu'un carré de terre a été "remué" au bord de la Durenque. Il ajoute: "Les vaches n'ont pas voulu passer pour boire à la rivière... On a peut-être enterré quelqu'un... "Cela ne nous a pas surpris, malgré nos douze ans nous étions accoutumés à voir disparaître des gens subitement...
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